Sortie fin août dans le Briançonnais : Durance mais pas du rance

Pour la troisième (et dernière ?) fois, nous avions choisi de revenir au même endroit dans le grand chalet de la Bergerie au-dessus de Puy-Saint-Vincent 1400, tant il est vrai que nous n’avions pas encore exploré toutes les possibilités de cette région de la vallée de la Durance.
Partis pour être dix, nous arrivâmes douze, après le malheureux désistement de Pauline et l’incrustation plus ou moins tardive de Marouane puis d’Alex et enfin de notre exceptionnelle ex-présidente Magali, que nous accueillîmes avec enthousiasme. Le noyau dur était constitué d’autres ‘anciens’, Mathilde, Franck, Jean-Marie, Aline, Jérémie et Charles et des ‘nouveaux’, Charlotte, Christian et le représentant transalpin et néanmoins septogradiste Stefano. Si globalement le niveau moyen d’escalade était plus relevé que les autres années, le niveau de bonne ambiance était toujours au top et le niveau des blagues d’Alex toujours égal, sans compter la ‘chouette’ histoire de hibou de Jérémie qui deviendra le fil rouge de cette semaine…
Le samedi vers 16h, nous retrouvions donc le grand chalet, sa vue imprenable sur le Pelvoux et la Tête d’Aval et Freddy pour nous accueillir et nous dégoter immédiatement un frigo supplémentaire pour caser toutes nos courses pour la semaine. Un A/R vespéral au col de la Pousterle, 300 m de dénivelé au-dessus, nous permettait de nous imprégner à nouveau de ce bijou des Ecrins, de constater que Christian était en forme et que le lieu attirait de plus en plus de candidats au bivouac sous les étoiles. Nous étions alors prêts pour le premier apéro d’une belle série et pour continuer à explorer les possibilités de sites d’escalade presque infinies de la région.

 

Dimanche : départ pour le Rocher Baron, accessible par une piste assez caillouteuse mais dans un très joli site ; belles dalles en quartzite avec des difficultés pour tous les goûts et le soleil toujours au rdv ; idéal pour remettre les doigts et les pieds dans le mouv ; et pour les plus aguerris, un second secteur en contrebas plus déversant mais à l’ombre l’après-midi. Les cordées s’organisent : Charlotte et Christian, Aline et Charles, Jean-Marie et Franck, Mathilde et Stefano, Mag et Alex et Marouane qui navigue entre ces deux dernières. Les équipes de repas du soir aussi qui rivaliseront dans la gastronomie pour nous faire reprendre des forces avec gourmandise.

 

Lundi : falaise de Puy Chalvin, calcaire, avec un secteur rééquipé récemment et une bonne partie des voies à l’ombre des pins ; on y avait donné rdv à Benjamin le bloqueur, participant de l’an dernier et qui travaillait pour la saison à Briançon, mais on y retrouve aussi toute une équipe de stéphanois déjà rencontrés l’an dernier sur un autre site ! Stefano, bien induit (volontairement ?) en erreur par Jérémie, attaque d’entrée de jeu par un 6a+ et nous joue une petite comedia del arte mais passe finalement sans problème.

 

Mardi : cap au sud vers les falaises de Saint Crépin (un choix peut-être pas optimal vu la chaleur et la faible altitude du lieu) où nous optons pour le secteur des lyonnais (pour ne pas y croiser à nouveau les stéphanois !) ; très joli secteur avec des cotations assez sévères mais de belles voies variées et une vue imprenable sur les planeurs de l’aérodrome voisin ; les ‘pros’ s’escriment sur un 7a, court mais retors, pendant que d’autres enchainent des voies plus modestes ; Franck, jusque-là mezzo voce, commence à bien donner dans une 5c athlétique.

 

Mercredi : c’est la journée de break multi-activités : pendant que Stefano et Marouane se prélassent au lit, nous démarrons par la via ferrata des gorges d’Ailefroide, en shuntant un groupe un peu nombreux et lent mais pour ensuite tenter d’y faire un chrono (au moins pour les plus rapides) ; jolis passages au-dessus du torrent, avec quelques dévers et des ponts de singe, et spot de pic-nic sympa.

 

Pour ceux qui n’ont pas peur ni de l’eau froide ni des glissades, ils enchainent avec le canyon de la pisse sur le torrent de l’Eychauda ; comme l’an dernier, nous avons rendez-vous avec Thomas (Maloya Canyon) qui, pour ce parcours un peu technique, s’est fait accompagner par Etienne (en fin de formation) ; pas mal d’eau bien fraiche et des dalles très glissantes qui obligeront nos moniteurs à nous installer deux ou trois tyroliennes pour nous écarter des cascades ; mais une exposition plein sud (soleil et vue) et de très beaux ressauts.

Les autres rejoignent les flemmards juste au-dessus à Ailefroide dans le secteur ‘Etoiles’. Là de belles dalles en granit et Stefano y poursuit son adaptation au vertige sur une petite vire de départ.

Jeudi : journée grandes voies à Ailefroide, pour un finish en beauté ; les cordées se sont élaborées la veille et chacune a choisi son secteur : Fissure pour Ch&Ch, Palavar pour M&A et M&M, la Poire pour F&Ch et JM&J. Aline et Stefano jouent leur joker et vont se faire une balade à la bosse de Clapouse dans l’espoir, récompensé, d’y surprendre quelques chamois, voire plus (nous y avions déjà vu des hermines). Comme toujours à Ailefroide, il fait bien frais le matin et souvent bien chaud dès que le soleil atteint la paroi, mais nous aurons de la chance avec quelques nuages d’après-midi qui nous éviteront de cuire sur le granit. Les uns et les autres enchainent entre 6 et 10 longueurs puis des rappels réservant comme souvent quelques aléas. A noter, à la Poire, quelques cris dont certaines cordées se demandent d’où ils proviennent (le yéti ?) mais ce n’est que Franck franchissant à sa manière un pas de 6a un peu retors. A noter également une arrivée concomitante au relai final de plusieurs vieilles barbes (79, 72, 67 et 62 pour moi, le benjamin !). Encore une bien belle journée comme on aimerait en vivre plus souvent !

 

Vendredi : c’est déjà le dernier jour et quatre d’entre nous optent pour une journée de récupération en allant faire une balade le long du glacier noir, pendant que les autres veulent encore bouffer du rocher. Les premiers partent un peu plus tôt et arrivent sans encombre (mais moyennant 3 €) au parking du pré de Mme Carle. Les seconds ne passeront pas : un pas-doué a réussi à coincer sa voiture sur la route étroite sous le chalet et, malgré (ou à cause ?) de l’aide des Aspaliens, sa voiture est vraiment bloquée et empêche tout passage. Pas possible de descendre avant le dépannage et, pour ne pas y passer la journée, le groupe monte donc aux rochers de Tournoux, juste au-dessus du col de la Pousterle. Ils y font quelques voies d’échauffement puis passent aux choses sérieuses dans quelques couennes teigneuses : résultat un beau 7a+ flash pour Alex, Mag, et Jérémie. Marouane et Stefano la grimpent en moulinette ; avant de se replier pour cause de belles averses. Pour les montagnards, randonnées très sympa mais assez impressionnante sur la crête de la moraine (heureusement que Stefano n’était pas là) pour déboucher aux balmes de François Blanc : un petit bout d’alpage au pied de la mythique face sud-est de la barre des Ecrins (plus de 1000 m) et avec un spectacle régulier d’avalanches de cailloux dans les couloirs venant de la barre ou de la face nord du pic Coolidge.

 

   

 

Bilan :

  • Encore un super-semaine associative et sportive d’activités de plein air et de loisirs (ASPALA ! ).
  • Où on prouve une fois de plus que l’apéro et la gastronomie sont compatibles avec l’activité sportive.
  • Où on prouve également que quand il y en a pour 10, il y en a pour 12, moyennant quelques aménagements et la faculté d’Alex de dormir dans tous les environnements.

Merci à tous les participants pour leur motivation, leur participation aux tâches communes et leur bonne humeur constantes. A l’an prochain donc (peut-être dans une autre belle région des Alpes).

Charles et Jérémie, sept-oct 2022.

(voir la galerie photos)