Lecamp Christelle

Telle fille… Telle mère !

Souvent, ce sont les enfants qui suivent les traces de leurs parents. Le musicien Mathieu Chedid, le rugbyman Romain Ntamack, la comédienne Julie Depardieu… Les exemples de « fils ou filles de… » sont légions.
Dans la famille Lecamp, c’est un peu l’inverse. En tout cas, en ce qui concerne l’escalade. « Jamais, jamais » Christelle, la maman, n’aurait imaginé un jour devenir grimpeuse. Jusqu’à ce que ses deux enfants découvrent ce sport, et mordent immédiatement à l’hameçon : « nous adorons la randonnée, et un jour nous nous sommes retrouvés au pied d’une falaise dans les Alpes. Ça a donné envie à ma fille Céleste, et avec son père, ils sont allés faire une via ferrata, ça leur a bien plu ».

Dès la fin de leurs vacances, ils se rendent à Vertical Art, une salle de bloc située à Rungis. En ce mois d’août 2018, la salle n’est pas très fréquentée. Le patron, Laurent, a le temps de leur faire le tour du propriétaire et de leur donner tous les tuyaux pour bien commencer. « L’avantage du bloc, c’est qu’il n’y a pas de corde, pas de manip’ de sécurité à connaître, c’est plus facile d’être autonome pour les enfants ». C’est le déclic, le début d’une « passion dévorante » pour Céleste et son petit frère Clément, qui vont alors passer tous leurs mercredis après-midi, samedis et dimanches à s’user la peau des doigts sur les blocs de VA.
Christelle, en maman curieuse et intriguée, s’y essaye à son tour. Mais le vertige et la peur de tomber prennent d’abord le dessus.
L’été suivant, toute la famille s’envole direction la Thaïlande, réputée pour ses belles falaises au-dessus de la mer turquoise, avec la promesse d’y grimper quelques jours, histoire de se familiariser avec l’escalade en milieu naturel. Un bon prétexte aussi pour motiver Céleste et Clément à découvrir ce pays.
Au pied des parois, à l’autre bout du monde, leur mère tombe sous le charme de l’ambiance si particulière qui règne au sein de la communauté des grimpeurs : « j’ai beaucoup apprécié cet état d’esprit spécial, cette solidarité et cette convivialité qu’on retrouve aussi en randonnée ». Mais c’est aussi une frustration pour elle de devoir rester en bas en regardant les autres grimper.
La voilà donc décidée à s’inscrire en club, afin d’apprendre les techniques d’assurage, et grimper encordée : « c’est plus rassurant pour éviter les chutes, et ça me permettait d’être autonome, avec la perspective de pratiquer en famille ».
La famille Lecamp se rend alors à une journée portes ouvertes de l’Aspala, qui a l’avantage d’être située juste à côté de là où ils habitent. S’inscrire au club offre à leurs enfants une pratique complémentaire à celle du bloc.
Lors de ses premiers cours, Christelle se rend compte que la peur du vide n’est pas insurmontable : « je n’ai plus du tout la même appréhension qu’au début, pour la vaincre il faut s’y confronter régulièrement. Je ne suis pas encore à l’aise en tête, mais je suis de plus en plus audacieuse en moulinette ». « L’escalade est idéale pour se fixer des challenges, même à petit niveau on a envie de progresser pour atteindre la cotation supérieure. En plus, c’est un sport ludique et complet, qui permet de sculpter son corps sans que ce soit des mouvements répétitifs, c’est un super bénéfice secondaire ! » s’enthousiasme-t-elle.
Mais ce qui lui plaît le plus, c’est peut-être le lien social que produit cette activité : « c’est très facile d’échanger avec les autres grimpeurs. C’est un sport individuel, pourtant c’est aussi une pratique collective, qui abolit les âges et les différences. Le groupe s’entraide et s’encourage, le partage se fait spontanément ».
Enfants, parents, désormais toute la famille est inscrite à l’Aspala, et Christelle a décidé de s’investir un peu plus dans la vie du club. D’abord en intégrant bénévolement la Commission Jeunesse. Mais aussi en se formant pour devenir juge de compétition, une vocation là encore insoupçonnable il y a quelques années : « je n’aurais jamais imaginé que mes enfants fassent de la compétition, ce n’est pas vraiment dans nos valeurs, ils vont dans une école où l’on ne met pas de notes. Mais finalement, Céleste et les autres compétitrices s’encouragent beaucoup, se donnent les méthodes… Ce n’est pas plus mal que nos enfants aient choisi l’escalade ! Et quitte à les accompagner sur place, autant ne pas rester à rien faire, et joindre l’utile à l’agréable. Alors oui, ce n’est pas toujours simple de juger, il faut rester concentrée pour ne pas faire d’erreur, c’est une appréciation personnelle, on a parfois la pression. Mais c’est aussi un beau spectacle de voir les participants se donner à fond ».

En ces temps de crise sanitaire, les compétitions sont toutes suspendues, le club a dû fermer ses portes provisoirement… Mais qu’importe, chez les Lecamp, les enfants ont déjà transmis le virus de l’escalade à toute la famille !

Auteur : Jérémie

Photos : famille Lecamp

 

 

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