Sortie fin août dans le Briançonnais : colchiques dans les prés mais du soleil et des montagnes plein les yeux et de belles falaises sous les chaussons

Avant de retrouver la foule parisienne, onze aspaliens ont fait une grande réserve de soleil et d’escalade dans les vallées de la Durance et de Vallouise. La réputation des Hautes-Alpes comme département le plus haut et le plus ensoleillé de France n’est pas usurpée. On craignait un peu les grosses chaleurs ou les orages mais on a (presque) évité les deux. Dans notre chalet à 1500m, au-dessus de Puy-Saint-Vincent, grande terrasse avec vue imprenable sur la Tête d’Aval et le Pelvoux et nuits rafraîchissantes et magnifiquement étoilées. Y ajouter une multitude de falaises tout autour, pour tous les goûts (calcaire, granit…20m à 500m…marches d’approches minimales…) et pour tous les niveaux (on s’est ‘limité’ entre le 4c et le 6c), ainsi que quelques torrents bien frais et nous avions tous les ingrédients pour passer une excellente semaine !

Le rendez-vous est fixé au samedi 22 août et on se retrouve à quelques-uns un peu avant pour faire de grosses courses à Briançon.

Mais ce jour-là c’est aussi celui des finales du Mondial de l’escalade justement à Briançon. Une bonne partie du groupe (les mordus !) se retrouve donc à cuire (avec son masque !) sur le terrain du parc des sports en attendant que le spectacle commence. Ils y retrouvent la famille Lemaire fière de la qualification en demi-finale d’Adrien mais quand même un peu déçue qu’il n’ait pas pu être qualifié pour la finale. Mais le niveau est relevé car c’est la première manche de la saison à avoir pu se tenir, les précédentes ayant été annulées pour cause de C…

C’est parti pour plus de 2h de très haute difficulté avec la française Fanny Gibert qui termine 3ème et l’impérial Adam Ondra qui surclasse tout le monde. Pendant ce temps, les autres (les relaxs !) ont eu le temps de siroter une petite bière, de se balader juste au-dessus du chalet au col de la Pousterle et au soleil couchant et de préparer quelques ravioles.

Les jours suivants, ça s’organise : lever vers 7h30 ; petit déjeuner varié, le plus souvent sur la terrasse ; préparation des picnics du midi et du matériel individuel et collectif ; départ vers 9h (et quelques), avec typiquement ½ à 1h max. de route (ça tourne !) ; on a souvent changé de site ou de versant l’après-midi, pour être plus à l’ombre ; retours étalés entre 17 et 19h, suivant la motivation des uns et des autres et les compléments de courses à faire ; préparation du diner sous la supervision d’un binôme par soir, suivant le menu prévu à l’avance ; les ‘mordus’ s’infligent une séance d’étirements et de musculation !; les autres soignent leurs courbatures à l’apéro du soir, puis au dîner avec le debriefing des exploits des uns et des autres ; tisanes et préparation du programme du lendemain.

Côté escalades, nous avons pu avoir un avant-goût de plusieurs sites (un différent chaque jour) : vers les Vigneaux, l’Argentière-la-Bessée ou la Roche-de-Rame, au-dessus de la Durance, dans la magnifique vallée d’Ailefroide ou celle du Fournel et même jusque que dans la vallée de la Clarée. Nous avons toujours privilégié les sites permettant à tout le monde de grimper ensemble, entre le 4c et le 6. Plutôt sur des voies d’une seule longueur mais aussi quelques voies de 3-4 longueurs notamment sur la belle paroi du Fournel (on ne parlera pas d’une tentative avortée dans une voie ‘facile’ à Ailefroide).

Côté canyon, nous avions rendez-vous avec Mattéo le mardi après-midi, après une matinée de grimpe sur la jolie petite falaise du Rocher qui répond, pour faire le canyon des Acles juste avant le village de Planpinet. Grosse marrade lors de la distribution des combinaisons et de l’enfilage des chaussons néoprène ; puis un bon quart d’heure de marche d’approche heureusement sous les pins ; on enfile alors les combinaisons (attention à bien enfiler le pied droit en premier dans la veste !) pour un premier rappel de descente dans le torrent, après avoir révisé le freinage en huit+vertaco (spécial canyon sur corde simple !). L’eau est bien fraîche (les chaussons et la cagoule sont bien utiles), avec un débit suffisant pour s’amuser. La descente s’avère très sympa avec plusieurs rappels sous cascades de quelques mètres à plus de 15m et plusieurs toboggans qu’on descend soit ‘en libre’ soit ‘sur corde’, ce qui permet de se familiariser avec un genre de rappel dos à la paroi et au torrent ; mais les vasques sont trop peu profondes ou encombrées pour pouvoir faire des sauts. Une bonne heure de rigolade à la vue du style et des grimaces sous l’eau froide des uns et des autres et c’est déjà la sortie. Toute cette eau nous ayant donné soif, on termine cette belle journée dans la vallée de la Clarée par un coup à boire à l’auberge de Planpinet.

C’est déjà le dernier jour et les prévisions météo tournent à l’orage. On décide alors d’aller faire la via ferrata du Tournoux, située juste au-dessus du gîte au col de la Pousterle, en utilisant les longes dynamiques récemment acquises pour le club. Le panneau indique 1h30-2h de montée et une heure de descente mais les plus rapides mettront nettement moins d’une heure pour la montée. Sans difficultés particulières, hormis le manque d’adhérence des baskets sur le calcaire patiné, on profite bien du paysage sur toute la vallée de Vallouise et de la descente également équipée. Quelques gouttes de pluie à la sortie nous rappellent que les orages approchent mais cela cesse très vite et nous pouvons pique-niquer tranquillement au col. Les petites falaises repérées le matin sont trop tentantes pour les plus motivés qui démarrent alors dans quelques voies. 14h15 : plusieurs coups de tonnerre pas loin sont suivis d’une belle drache et c’est le repli général, avec l’aide bienvenue de Jérémie en haut des voies ; retour donc au chalet pour faire sécher tout le monde et les cordes. Mais les ‘mordus’ sont restés sur leur faim : ils se renseignent et partent pour une salle d’escalade à Gap qui ouvre dans l’après-midi. Les autres récupèrent de cette semaine bien remplie et commencent les rangements.

Une dernière péripétie attend encore Ophélie qui devra passer la nuit à Briançon dans son train couchette avant de pouvoir rejoindre Lyon en bus et Paris en TGV…Les autres repartent le samedi matin en voiture, soit par le Nord (col du Lautaret) soit par le sud (Gap et col de Cabre), pour une rentrée morose encore marquée par ce c…..virus.
Merci à tous les participants pour leur motivation, leur participation aux tâches communes et leur bonne humeur constante. Encore une bien belle semaine ‘rock and sun’ dans une région qui détient aussi sans doute la plus grande concentration de sites d’escalade au km2. Il faudra y revenir explorer encore tout ce potentiel !

Charles et Jérémie, septembre 2020

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